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Les échelles de douleur

Les échelles de douleur

Liste des échelles de douleur utilisées auprès des personnes avec handicap mental sévère

Extrait de la thèse de doctorat « la douleur chez les patients souffrant d’un handicap mental sévère » du Docteur Katell Le Saout

La Grille Douleur des Enfants de San Salvadour (DESS)

Cette grille est la première grille d’évaluation de la douleur adaptée aux patients présentant un handicap mental sévère. Elle a été établie par l’équipe du Pr Collignon de l’hôpital de San Salvadour pour des patients polyhandicapés. Jusque-là, il n’existait pas de grille adaptée à ce type de patients.
L’équipe du professeur Collignon a donc établi et fait valider cette échelle d’hétéroévaluation.

Celle-ci s’inspire d’outils développés pour les enfants de la population générale comme l’échelle douleur des enfants Gustave Roussy (DEGR) et des échelles pour adultes comme DOLOPLUS . Ces échelles n’étant pas adaptées, l’évaluation de la douleur des personnes atteintes d’un handicap mental sévère était alors très subjective, basée essentiellement sur l’observation et l’intuition du soignant. Ces évaluations étaient donc peu reproductibles d’un soignant à l’autre.

L’échelle DESS est donc née, rendant l’évaluation de la douleur chez les enfants polyhandicapés plus objective.
Cette échelle nécessite de remplir une fiche de renseignements, dite dossier de base, à un moment non douloureux et de comparer avec la grille réalisée lors d’épisode suspect de douleur. Si le score établi est supérieur à 6/40, la douleur est confirmée ; s’il est entre 2 et 6, un doute persiste.

Même si cette échelle est adaptée aux enfants polyhandicapés, elle fait référence pour les enfants atteints d’un handicap mental sévère et est à l’origine de nombreuses autres échelles.

Échelle d’Évaluation de l’Expression de la Douleur chez l’adolescent ou l’Adulte Polyhandicapé (EDAAP)

Cette échelle est l’adaptation de l’échelle DESS aux adultes et adolescents polyhandicapés. Créée par l’hôpital marin d’Hendaye entre 1999 et 2007 (année de sa validation par l’Institut de Santé publique, d’Épidémiologie et de développement de Bordeaux II), elle est composée de onze items répartis en deux thèmes et permet d’établir un score entre 0 et 41 avec une certitude de douleur pour un score supérieur ou égale à 7.

Échelle FLACC (en anglais : Visage – Jambes – Activité – Cris – Consolabilité)

C’est l’échelle d’évaluation des douleurs post-opératoires ou secondaires aux soins. Elle permet également d’évaluer l’intensité. Elle est validée pour les enfants de 4 à 18 ans et est utilisable chez les enfants éveillés comme endormis. Chaque item est coté de 0 à 2. Selon le score obtenu, nous pouvons déterminer une intensité : entre 1 à 3 : inconfort léger, entre 4 à 6 : douleur modérée et entre 7 à 10 : douleur sévère.

Échelle Non Communicating Children’s Pain check-list (NCCPC ou GED DI en version française)

Cette échelle a été créée par Mc GRATH et coll à partir de 1998 puis modifiée par Breau et coll pour être utilisable dans l’évaluation des douleurs post-opératoires. Elle est utilisable de 3 ans à l’âge adulte. Elle comprend 7 catégories de 31 comportements cotés de 0 à 3 ou non applicable (NA) soit un score de 0 à 90 avec un seuil à 7. Elle donne aussi une possibilité dʼévaluer lʼintensité de la douleur car à partir de 53 la douleur est considérée comme sévère. Cette échelle se différencie des autres par lʼévaluation de 6 items sur les modifications physiologiques (la tension artérielle, la fréquence cardiaque…), éléments mesurables et objectifs. Cette échelle est la plus utilisée dans les études sur la douleur.

Toutes ces échelles, DESS, EDAAP, FLACC, NCCPC… permettent d’avoir une analyse de la douleur plus objective et plus reproductible entre les différents évaluateurs intervenant auprès ces patients non verbaux. Ceci correspond à un progrès évident par rapport aux simples observations souvent pertinentes mais conduisant régulièrement à sous-estimer la douleur.

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