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- Comment l’entraîner dans un jeu alors qu’il ne s’intéresse à rien ?
- Comment l’intéresser au jeu alors qu’il semble dans un autre monde ?
- Il se lasse très vite d’un jeu même si nous jouons avec lui.
- Il / elle développe très vite des stéréotypies avec tous les jouets.
- Je souhaiterais éviter les jeux musicaux car il ne joue seulement qu’avec ce type de jeux.
- Il s’agit toujours des mêmes types de jouets « peluches parlantes et musicales … ». J’essaie d’ouvrir ce choix mais c’est très difficile.
- Description très simple d’adaptation.
- Elle met absolument tout en bouche.
Comment l’entraîner dans un jeu alors qu’il ne s’intéresse à rien ?
Une règle absolue mais méconnue : ne pas laisser les jeux à disposition des enfants. Sortir du placard un jeu ou une caisse de jouets qu’il n’a pas utilisé depuis quelques temps procure beaucoup de plaisir. Ainsi, l’enfant a davantage envie de découvrir ce que vous lui proposez et manifeste plus d’attention envers le jeu.
Pour l’entraîner dans un jeu, le mieux est de dénicher des petits objets amusants qui permettent d’attirer l’attention de l’enfant et de le distraire quelques minutes.
J’ai, par exemple, une paire de chaussures qui marchent toutes seules ou encore une grenouille en caoutchouc qui tire la langue quand on appuie sur son dos. Les comptines mimées sont souvent appréciées.
Marie-Françoise, orthophoniste
Il me semble important de proposer des jeux ou jouets selon les centres d’intérêt de l’enfant, mais aussi selon leur émotivité et leur sensibilité. C’est à dire que si la musique les attire, il me semble important d’aller dans ce sens.
Si le toucher et tout ce qui est tactile retient leur attention, il faut chercher et proposer de ce côté-là même si l’utilisation première du jouet n’est pas respectée.
Dans les ludothèques, on trouve de plus en plus de grands jeux en bois qui sont tout à fait adaptables aux petits et grands qui peuvent y prendre du plaisir.
Les contes et les histoires passionnent les personnes polyhandicapées, c’est aussi une forme d’ouverture qui peut retenir leur attention.
Isabelle, chef de service éducatif dans une MAS
Il me parait important de proposer systématiquement un temps de découverte du jeu à l’enfant où lui seul décidera de sa manipulation. Ce temps permet d’une part à l’enfant de pouvoir s’approprier le jeu, de se faire une sorte de cartographie de son odeur, de sa texture etc. et d’autre part, il permet à l’adulte d’observer ce que l’enfant en fait pour pouvoir intervenir par la suite dans un jeu à deux.
Dans le domaine du handicap mental, je pense qu’il faut être ouvert au fait que le jeu ne s’instaure pas forcément dans les temps que l’on choisit mais qu’il faut saisir les moments quand ils se présentent.
Ce qui est important c’est d’instaurer un temps d’échange, de plaisir et de découverte.
Virginie, psychomotricienne, Ludilhand
Chaque enfant peut progresser et si cela ne se fait pas spontanément, il ne faut pas hésiter à le contraindre (gentiment mais fermement).
Ainsi, un enfant avec un syndrome d’X fragile n’avait pas d’intérêt, je lui ai proposé de faire du coloriage.
Au début de façon contrainte en modulant ma voix en fonction des déplacements du crayon avec sa main autour.
Au début, il ne faisait que râler ; ces moments ont été très brefs ; puis il a moins rechigné. Les temps de coloriage ont été augmentés et de moins en moins contraints.
Aujourd’hui, c’est devenu son activité préférée.
Pascale, orthophoniste en hôpital
Comment l’intéresser au jeu alors qu’il semble dans un autre monde ?
Il faut souvent introduire du visuel pour que l’enfant comprenne la situation proposée et surtout pour pouvoir signifier et représenter la notion de temps.
On dessine tant que le crayon est sur la table, tant que le time timer n’est pas terminé…
Pascale, orthophoniste en hôpital
Il se lasse très vite d’un jeu même si nous jouons avec lui.
Un point très important est de manifester beaucoup d’enthousiasme et de joie.
Il vaut mieux définir ce qu’il aime et faire des activités éducatives bien adaptées et ciblées de façon à ce qu’il réussisse. Le plaisir viendra alors de la réussite.
Pour un enfant avec en plus un handicap moteur, il faut adapter le jeu et faire preuve d’imagination pour attirer son attention et l’aider dans ses mouvements.
Marie-Françoise, orthophoniste
Il me semble primordiale que la personne handicapée et celui qui l’accompagne prennent du plaisir à jouer ensemble. Il faut donc proposer à l’enfant des jeux que l’on apprécie et avec lesquels on s’amuse aussi.
Le mieux serait d’abord en tant qu’adulte de s’approprier le jeu, de voir tout ce qu’il permet et tout ce qu’on peut en faire sans l’enfant.
Virginie, psychomotricienne, Ludilhand
Les objectifs doivent bien sûr être adaptés en termes de capacité mais aussi en termes de temps d’activité et/ou de réalisations (2 minutes, puis la chanson qu’il aime bien… puis re- 2 minutes et des jeux de chatouille, etc.).
Pascale, orthophoniste en hôpital
Il / elle développe très vite des stéréotypies avec tous les jouets.
Pour proposer un jeu, je pars toujours de ce que l’enfant fait, parfois d’une stéréotypie et je tente de l’entraîner vers un jeu plus élaboré.
J. a, comme stéréotypie, la manipulation d’un bout de tissu. Après avoir fait comme elle pendant quelques séances, j’ai pu l’entraîner vers un jeu de découverte corporelle, jeu où elle accepte avec son bout de tissu de passer sur les différents membres de son corps que je nomme.
Virginie, psychomotricienne, Ludilhand
Pour les stéréotypies, il faut savoir les bloquer pendant quelques temps mais il est important de les accepter à d’autres moments lorsque l’enfant en a besoin.
Si on ne veut plus qu’un enfant tire la langue, il faut mettre une solution en place et s’y tenir jusqu’au bout sinon cette habitude ne cèdera pas.
Attention cependant à ne pas avoir trop d’exigences en même temps et à ne pas sauter des étapes, cela peut tout faire rater.
Pascale, orthophoniste en hôpital
Je souhaiterais éviter les jeux musicaux car il ne joue seulement qu’avec ce type de jeux.
Pour varier le type de jeux utilisés, il faut prendre l’habitude de stimuler ses autres sens :
la vue en utilisant par exemple des jouets qui bougent ou qui font de la lumière,
le toucher en lui donnant des puzzles ou des encastrements et en l’aidant à les réaliser pour lui faciliter le travail sans oublier de toujours le féliciter.
Marie-Françoise, orthophoniste
Il s’agit toujours des mêmes types de jouets « peluches parlantes et musicales … ». J’essaie d’ouvrir ce choix mais c’est très difficile.
Lorsqu’un jeu plait à l’enfant et que je tente de proposer un nouveau jouet, j’essaye de trouver un jeu similaire qui varie d’un seul paramètre.
Exemple : l’enfant aime les peluches parlantes et bien j’essaye de trouver une poupée qui offrira, elle aussi un intérêt sonore, mais qui permettra l’approche de la texture plastique.
Virginie, psychomotricienne, Ludilhand
Description très simple d’adaptation.
Vous pouvez, par exemple, utiliser du ruban magnétique adhésif pour adapter les lotos ou les mémorys.
Vous pouvez, aussi, cerner un dessin à colorier avec un cordon épais de colle scotch pour lui permettre de mieux respecter les contours.
Marie-Françoise, orthophoniste
Elle met absolument tout en bouche.
Le fait de mettre tout en bouche permet à certains enfants d’appréhender l’objet dans sa forme, sa matière, son goût, son odeur pour s’en faire une représentation et le différencier ensuite des autres jouets.
Cela peut être un temps nécessaire avant tout démarrage d’un jeu un peu plus élaboré, il correspond en tout cas à un stade de découverte.
Virginie, psychomotricienne, Ludilhand
Concernant ce problème, les jeux de souffle peuvent être intéressants car ils peuvent l’aider à se contrôler.
Par exemple, l’alligator de chez Hop Toys.
Marie-Françoise, orthophoniste
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