Source : Synthèse réalisée par Réseau-Lucioles à partir d’une bibliographie sur « l’absence de propreté » de Marie-Claire Haelewijck et Ghislain Magerotte (département d’orthopédagogie, Université de Mons-Hainaut – Belgique) dans un ouvrage intitulé : « La déficience Intellectuelle : les pratiques de l’intégration » (1995- Nathan)
Les conditions favorables pour l’acquisition de la propreté
- L’enfant doit présenter une certaine stabilité au niveau élimination
- Présenter des périodes relativement longues où la personne ne se mouille pas (une ou deux heures)
- Les parents et les éducateurs doivent être motivés, attentifs à cette acquisition et patients,… très patients.
- Les parents et éducateurs doivent coordonner leurs interventions : l’idéal est que chacun informe l’autre (par carnet interposé) «des succès» et des «accidents» en précisant l’heure ; la démarche à la maison doit être si possible calquée sur la démarche à l’école (ou au centre) ou inversement.
- Définir (pour le début de l’apprentissage) des récompenses qui plaisent particulièrement à l’enfant (bonbon, biscuit, objet très convoité…)
- Ne pas réprimander en cas d’échec.
- Tout succès doit être félicité et récompensé, au départ par une récompense directe (bonbon ou gâteau très apprécié ), tirage de chasse d’eau, accompagné par une récompense sociale (bravo !).
- Au fur et à mesure que les progrès se feront sentir, la récompense sociale ou l’activité intéressante sera substituée à la récompense directe.
Il existe plusieurs méthodes pour l’accompagnement à l’acquisition de la propreté :
Les incontournables
- Féliciter et récompenser tout succès !
- Il est aussi recommandé de ne pas réprimander en cas d’échec
- (récompenser le succès et « gérer » sans effusion l’échec).
Les conditions favorables au maintien de l’acquisition
- Que cet apprentissage soit intégré à l’ensemble des activités de la journée; qu’il ne soit pas le seul enjeu de la relation avec les accompagnants.
- Multiplier les occasions d’échanges positifs sur d’autres sujets que « l’acquisition de la propreté » : l’enfant ne doit pas conclure que les seules gratifications possibles sont obtenues par ses succès aux toilettes.
- Encourager la participation active de l’enfant et notamment toute prise d’initiative.
- Progressivement, il faut chercher à rendre acteur la personne, dans son apprentissage, notamment(en l’incitant à initier l’acte ou indiquer le besoin, en l’accompagnant, dans la mesure du possible, à baisser son pantalon et sa couche, puis à s’asseoir, à attendre, à éliminer, à s’essuyer, à tirer la chasse d’eau, se rhabiller, se laver les mains).
- Relier cet apprentissage à des moyens de communication (photos, pictogrammes, gestes, parole « veux-tu aller au toilettes ? »), qui favoriseront la demande et l’initiative et qui contribueront au développement d’autres registres.
- Féliciter vivement et récompenser toute initiative.
- Veiller à estomper progressivement l’importance de la participation de l’accompagnant pour favoriser une prise d’autonomie.
- Changer d’intervenant pour que l’enfant n’associe pas cet apprentissage à une seule personne.
(et donc nécessité d’une coordination précise entre tous les intervenants)
- L’utilisation d’un signal sonore (réveil, montre, minuteur …) pour déclencher le passage aux toilettes inciterait à la prise d’initiative. Le signal de départ ne serait, du coup, pas directement lié à une personne et a son aura affectif. Ce « déclencheur » sonore serait donc plus facilement remplacé par l’initiative propre de l’enfant.
- Une fois la réussite à peu près stabilisée, certains chercheurs recommandent d’augmenter la prise de liquide le soir, jusqu’à ce que plus aucun incident ne se produise sur une période de 2 semaines.
- Certains chercheurs affirment que l’augmentation de la prise de liquide amènerait à une augmentation de la capacité de la vessie.
- Si l’utilisation de médicaments peut faciliter l’apprentissage de la propreté pour les personnes déficientes intellectuelles, le taux de rechute serait beaucoup plus élevé.
Des idées probablement fausses
Il n’y aurait pas de relation entre la quantité de liquide ingérée et l’incontinence de jour des personnes déficientes intellectuelles.
Pour la nuit, la restriction de liquide n’aurait aucun effet bénéfique sur le contrôle nocturne de la vessie, mais elle peut être dommageable à longs termes car elle réduirait sa capacité fonctionnelle.